Y a-t-il encore des intellectuels allemands ?

Deux auteurs en vue croisent le fer pour dénoncer, chacun à sa manière la frilosité de la pensée contemporaine.

Aucun penseur allemand digne de ce nom n’a moins de 60 ans, accuse dans une tribune retentissante la romancière Thea Dorn, jeune auteure de « polars intellos » et personnalité de la vie culturelle d’outre-Rhin. À force de tout relativiser, les intellectuels de la nouvelle génération sont les champions d’une pensée yaourt, sitôt émise, sitôt dépassée ; les blogueurs, experts et autres médiacrates n’ont aucune peine à occuper le devant de la scène. Cette idéalisation de la pensée d’hier a indigné le jeune essayiste Richard Precht, auteur d’une introduction à la philosophie couronnée de succès. Sans la moindre nostalgie pour la génération de l’après-guerre, il souligne en revanche la responsabilité d’un système universitaire replié sur lui-même et autosatisfait dans l’indigence du débat public. Books présente cette passe d’armes, parue dans les colonnes du Spiegel, l’hebdomadaire qui se veut le gardien de la conscience nationale. Car, malgré leurs désaccords, leur regard sur une scène publique encombrée par les amuseurs n’est pas dénué de sens de ce côté-ci de la frontière.   Lire l'article de Thea Dorne : « La jeune génération a baissé les bras » Lire l'article de Richard Precht : « La trahison des universitaires »

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