« Plus infantile que l’Amérique »

Les tribulations d’un jeune compositeur américain venu chercher l’inspiration et la liberté dans le Paris de l’après-guerre.

Encore un artiste américain venu s’épanouir à Paris, mais un compositeur, pour une fois, et dans les années 1950. Ned Rorem, « un des derniers à justifier d’un exil parisien plausible », écrit Alex Ross dans The New Yorker.

Pourquoi plausible ? Toujours pour les mêmes raisons : une vie meilleur marché qu’aux States, des alcools à volonté, la liberté (homo)sexuelle assurée, et acces­soirement un terreau créatif et promotionnel (encore) riche.Mais le billet de Rorem pour la postérité, c’est son journal. Il y décrit les grands Américains du Paris de l’après-guerre et leur aréopage de riches mécènes (les étranges époux Noailles, Marie-­Blanche de Polignac, Lily Pastré…). On y croise toutes les grandes figures de l’art et de l’homosexualité littéraire, musi­cale, picturale : André Gide, Jean Cocteau, Julien Green mais aussi Francis Poulenc, Georges Auric, Érik Satie, Henri Sauguet. « Déjeuné hier avec Nora Auric et Guy de Lesseps. Il n’a été question que de masturbation».