Le 21 septembre 1953, six semaines après la fin de la guerre de Corée, c’est la stupéfaction sur la base américaine de Kimpo, près de Séoul : un MiG soviétique vient de se poser et No Kum-sok, le plus jeune pilote des deux Corée, émerge du cockpit. À 21 ans, il vient de livrer au camp occidental le meilleur avion du monde communiste. Les Américains pensent qu’il l’a fait pour obtenir les 100 000 dollars de récompense prévus. Mais No n’en a jamais entendu parler : il voulait simplement être libre. Dans
Le Grand Leader et le pilote, Blaine Harden tente d’expliquer comment « le monstrueux système de la Corée du Nord s’est mis en place », note Carl Gershman dans le
Wall Street Journal. Et il le fait en racontant parallèlement le destin du dictateur Kim Il-sung, un moins que rien qui se hissa au pouvoir en jouant la marionnette de Staline, et celui de No Kum-sok, qui se fit passer pour un communiste fervent uniquement pour pouvoir fuir. Ils se rencontrèrent à deux reprises. La seconde fois, c’était en 1951, alors que le despote...