A chaque époque ses sorcières
Dans The Witch (« La Sorcière »), Ronald Hutton s’intéresse à cette figure inquiétante, en questionnant son origine et les variations culturelles qu’elle présente d’un pays à un autre. Ce professeur d’histoire de l’université de Bristol « suggère que les sorcières ont existé dans tous les continents habités du monde et parmi la majorité des sociétés humaines », commente Brunonia Barry dans The Washington Post.
Durant l’Antiquité, nos ancêtres croyaient en l’existence d’êtres capables d’utiliser la magie à des fins bénéfiques comme maléfiques. Ce n’est qu’à la fin du Moyen-Age qu’un lien a été établi entre la sorcellerie et le diable. Suite à la diffusion du christianisme, les pratiques magiques ont été déclarées hérétiques, ce qui provoque une intense période de chasse aux sorcières. Les accusations de sorcellerie s’intensifient lors de la naissance du protestantisme, chaque confrérie religieuse suspectant l’autre de conspirer avec les forces occultes.
Pour Ronald Hutton, si la figure de la sorcière est universellement répandue, c’est parce qu’elle permet aux sociétés de projeter leurs inquiétudes sur un bouc émissaire. Les communautés humaines semblent toujours avoir eu besoin d’imputer leurs maux à des individus aussi malveillants que puissants. « La figure de la sorcière reste l’une des rares incarnations d’un pouvoir féminin indépendant que la culture occidentale traditionnelle nous ait léguée », souligne l’auteur.
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