À la découverte du Kerouac coréen

Arrêté par le régime sud-coréen, le grand poète Ko Un est l’héritier d’une tradition de poésie intense, révoltée, hallucinée, qui rappelle étonnamment le beat generation. Tout commence au XIXe siècle avec un certain Chapeau-de-Pluie.


©Decrescenzo Editeurs

Poète contemporain le plus prolifique de Corée, Ko Un fut à partir des années 1970 une des figures de proue du mouvement des droits de l'homme. Le régime militaire lui fit payer cher son engagement.

En Corée, pays invité du Salon du livre, le hip-hop est apparu dans les années 1990 avec des rappeurs comme Seo Taiji et DJ Doc. Mais le titre de tout premier rappeur devrait sans doute revenir à Kim Byongyon alias Kim Sakkat alias Kim Lip alias « le poète au chapeau de pluie », qui crachait des rimes et défiait ses confrères dans toute la péninsule il y a un bon moment déjà – au milieu du xixe siècle. La vie de Chapeau-de-Pluie eut les honneurs de la première chanson de rap de Corée, Kim Sakkat, de Hong Seo Beom, en 1989. À 20 ans, Kim Byongyon, ayant appris qu’il avait manqué de respect à son grand-père dans un poème, quitta sa mère, sa femme et son enfant, mit un chapeau de bambou porté traditionnellement par les paysans et les pêcheurs et commença à arpenter les montagnes de Corée. Ressuscité sous le nom de Chapeau-de-Pluie, il passa ses journées et ses nuits à improviser des chansons, à boire de l’alcool de riz, à faire la fête avec d’autres poètes, à flirter avec des filles ...
LE LIVRE
LE LIVRE

Poèmes de l’Himalaya de Ko Un

SUR LE MÊME THÈME

En librairie Dictateurs, mode d’emploi
En librairie Une science au passé sombre
En librairie Toujours trahies

Aussi dans
ce numéro de Books