À quand un vaccin contre les rumeurs ?

Les antivax d’aujourd’hui ne sont pas les premiers à remettre en cause le bien-fondé des injections destinées à faire face collectivement aux maladies. L’apparition du premier vaccin obligatoire – contre la variole, au milieu du XIXe siècle, en Angleterre – avait déjà suscité de franches oppositions. Reste à trouver le bon remède pour y répondre efficacement.


Caricature de James Gillray (1802) illustrant la méfiance à l’égard du premier vaccin contre la variole, fabriqué à partir de pustules de vaches infectées. © World History Archive/Alamy

À la fin des années 1840, l’obstétricien hongrois Ignace Semmelweis prend ses fonctions à l’hôpital général de Vienne, qui héberge deux services de maternité. Chaque unité procède aux admissions en alternance, un jour sur deux. La mortalité maternelle s’élève à 10 % dans le premier pavillon, à 4 % dans le second. Celui-ci forme les sages-femmes, l’autre les étudiants en médecine. La peur qu’inspire le service où exercent les étudiants en médecine est si grande que certaines femmes préfèrent accoucher dans la rue : elles prétendent avoir été en chemin pour la maternité et peuvent ainsi bénéficier de soins médicaux gratuits pour leur bébé. Même les femmes qui enfantent dans la rue affichent un taux de mortalité inférieur à celui des malheureuses qui accouchent dans le pavillon des étudiants en médecine. Semmelweis cherche à savoir pourquoi. Il conclut que les étudiants en médecine [qui pratiquent aussi des dissections] doivent se laver les mains, comme le font les sages-femmes. Cette déclaration lui vaut d’être traité de fou. Plus exactement, c’est le corps mé...

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Anti-Vaxxers: How to Challenge a Misinformed Movement de Jonathan M. Berman, The MIT Press, 2020

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