Alice B. a bon dos

Gertrude Stein fréquentait le Tout-Paris artistique, mais ses œuvres à elle sont restées confidentielles. À l’exception de l’« autobiographie » de sa compagne.

On n’est jamais aussi bien servi(e) que par soi-même, a dû se dire Gertrude Stein en prenant la main sur l’autobiographie que sa compagne Alice B. Toklas était en train de rédiger. C’était une idée de Gertrude : « Pensez, mais pensez donc, quelle masse d’argent vous gagnerez. » Elle avait même suggéré des titres : Ma Vie avec les grands, Les Femmes des génies avec qui j’ai conversé, Mes vingt-cinq ans avec Gertrude Stein… Et puis un jour Gertrude a dit à Alice : « On ­dirait que vous ­n’allez ­jamais vous décider à écrire cette auto­biographie. ­Savez-vous ce que je vais faire ? Je vais l’écrire pour vous ». Alice n’était pas du genre à s’offusquer ; comme elle le reconnaît candidement (mais sous la plume de Gertrude) : « Je suis une assez bonne maîtresse de maison et une assez bonne jardinière et une assez bonne brodeuse et une assez bonne secrétaire et une assez bonne éditrice et une assez bonne vétérinaire pour chiens, et il faut que je fasse tout cela en même temps, aussi ai-je trouvé difficile d’être, par-dessus le marché, ...
LE LIVRE
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Autobiographie d’Alice Toklas de Gertrude Stein, Gallimard, « L’imaginaire », 1980

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