Argentine : Le purgatoire de la dictature

Un récit de l'éternelle incertitude qui hante les familles de disparus.

« Emilia Dupuy, Argentine, exilée dans le New Jersey, déjeune à la cafétéria Trudy-Tuesday, quand elle tombe nez à nez avec son mari disparu depuis trente ans, Simón. Il n’a pas pris une ride.» Ainsi commence Purgatorio [« Purgatoire »], le septième roman de l’Argentin Tomás Eloy Martínez, paru à l’automne dernier », rapporte l’écrivain Juan Villoro dans le quotidien argentin La Nación. « Simón Cardoso était mort depuis trente ans. Ou plutôt, il n’était pas simplement mort. Le mari d’Emilia était l’une des 30 000 victimes de la dictature argentine, disparues ou tuées entre 1976 et 1983. » Depuis son arrestation par la police, en 1976, Emilia ne l’avait plus revu. Voulant à toute force le croire encore vivant, elle l’avait cherché partout, avant de s’installer dans le New Jersey. Cette rencontre fantasmagorique la replonge trente ans en arrière, face à ce père autoritaire, le docteur Dupuy, qui avait dénoncé son gendre, en bon petit soldat du régime. « Eloy Martínez décrit l’horreur avec calme, presque harmonieusement, explorant pas à pas l’atmosphère irréelle que produit ...
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