Deux artistes au diapason

La première fois que le grand chef d’orchestre japonais Seiji Ozawa dirigea un opéra à la Scala de Milan, il fut hué si bruyamment que sa mère, qui était présente, crut que c’étaient des acclamations et le félicita. Cette anecdote est racontée par Ozawa lui-même dans un livre d’entretiens avec le romancier Haruki Murakami. Les deux hommes sont amis et y discutent de musique, bien entendu, mais aussi de création en général. On y apprend ainsi que les musées ont aidé Ozawa à maîtriser son art et que, sans les peintures de Klimt et de Schiele, il n’aurait jamais compris la musique de Mahler. Il se souvient de ses maîtres, de Leonard Bernstein, dont il cherchait à imiter les gestes, et de Glenn Gould, qui portait toujours des gants et refusait de serrer la main de qui que ce soit. Murakami, quant à lui, fait figure d’amateur érudit, « incapable de lire la partition d’une symphonie », comme le rapporte R. O. Kwon dans The Guardian, mais tout à fait à même de l’apprécier et surtout de la commenter. « Ce n’est ...
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De la musique. Conversations de Haruki Murakami et Seiji Ozawa, Belfond, 2018

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