Autoédition, autosatisfaction ?

Si le Covid a donné un coup de fouet à la lecture, que dire de l’écriture ? Pendant les confinements, pas moins d’un(e) Français(e) sur dix aurait, dit-on, taquiné la plume. On plaindrait les éditeurs si, avec les nouveaux bouleversements suscités par la technologie numérique, l’auto­édition n’avait pris suffisamment d’ampleur pour désengorger leurs pipelines. La vanity press a longtemps eu mauvaise réputation – on la jugeait réservée aux prétentieux aisés, prêts à payer de leur poche l’accès aux rayons des librairies. Mais les choses changent. L’autoédition, explique le sociologue britannique John B. Thompson dans un tout récent ouvrage 1, a été récu­pérée par une nouvelle et ­immensé­ment dyna­mique génération d’auteurs indépendants, qui s’emparent des nouvelles technologies pour produire, diffuser et même financer, via le crowdfunding, les fruits de leurs élans créatifs.

La première de ces technologies a été l’impression numérique à la demande, qui ...

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