Barcelone – De l’essence 
de la photographie

Le matin du 8 juin 1968, le photographe Paul Fusco embarque à bord du train qui, de New York à Washington, rapatrie la dépouille de Robert Kennedy, assassiné en pleine campagne pour les primaires démocrates. Fusco prend ce jour-là deux mille clichés. Curieusement, aucun ne montre le cercueil. Tous se focalisent sur la foule venue rendre hommage au défunt le long de la voie ferrée, « regardant s’envoler avec ce train les espoirs d’une nation », commente Ángela Molina dans El País. L’œuvre fait partie de la vingtaine de travaux présentés dans l’exposition « Anti-photojournalisme » du Centre de la Imatge. Des Balkans à Gaza en passant par l’Amazonie, ces clichés ont en commun d’avoir été réalisés par des reporters qui, à un moment donné, ont critiqué le photojournalisme. Ce faisant, ils donnent à voir, selon Molina, ce que le philosophe Walter Benjamin appelait dès 1931, dans sa Petite histoire de la photographie, « l’endroit invisible où, dans l’apparence de cette minute depuis longtemps écoulée, niche au­jourd’hui encore l’avenir ».

« Antifotoperiodismo » (« Anti-photojournalisme »)


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