Basque, à la vie, à la mort

Fruit d’une maîtrise narrative digne de Tolstoï, un roman sur l’ETA montre à quel point le terrorisme corrompt les êtres qui y ont recours au nom d’un idéal.

 

«Patrie », le nouveau roman de l’écrivain d’origine basque Fernando Aramburu, ne raconte pas seulement les souffrances de deux familles différemment affectées par le terrorisme. « Il creuse le sous-sol collectif, à la recherche des racines d’une tragédie dont la dernière page n’a pas encore été tournée », écrit Rafael Narbona dans la Revista de libros. Car « les crimes de l’ETA n’auraient pas été possibles sans la complicité d’une bonne partie de la société basque, poursuit le critique. Les totalitarismes prennent des vies parce qu’ils ont d’abord empoisonné les consciences, préparant ainsi le terrain pour les hommes en armes. Celui qui appuie sur la gâchette n’est que le dernier maillon de la chaîne. Sans la déshumanisation préalable de l’ennemi, sans la justification théorique de la violence, sans la création de mythes séduisants et abrutissants, jamais la spirale de la terreur ne s’épanouirait ». Le ton est donné. La parution de l’ouvrage, offrant aux lecteurs une fresque extraordinaire sur la société basque encore divisée par la violence, a fait l’événement en Espagne à l’...
LE LIVRE
LE LIVRE

Patrie de Fernando Aramburu, Tusquets Editores, 2016

SUR LE MÊME THÈME

Bestseller Sur une servitude volontaire
Bestseller ChatGPT n’est pas fait pour les chiens
Bestseller Retour du refoulé

Aussi dans
ce numéro de Books