Buffet, une carrière à angle aigu

Stakhanoviste de la peinture, Bernard Buffet a connu très jeune un succès spectaculaire. C’était la grande époque de l’existentialisme. Et puis le vent a tourné.

 

« Le jeune Bernard n’est doué pour aucun ­sujet… sauf peut-être le dessin », conclut son professeur principal pour justifier son éjection du lycée Carnot, à Paris, en 1939. Sa carrière fulgurante démarre en 1948, quand deux collectionneurs d’art contemporain commencent à lui acheter des toiles et qu’il reçoit le prix de la Critique. Il se met à peindre frénétiquement, dans le style hérissé de pointes qui le faisait reconnaître à cent pas. Il est sélectionné pour repré­senter la France à la Biennale de ­Venise, et le magazine Connaissance des Arts le place en tête de la liste des dix meilleurs peintres de sa génération. « Au milieu des ­années 1950, il fait deux grandes expositions par an, l’une rive gauche, l’autre rive droite, et vend chaque toile deux fois et demi le prix moyen d’une maison en Angleterre », relève sarcastiquement dans la Literary Review l’essayiste et historien Paul Johnson, né la même ­année et comme lui élevé chez les ­Jésuites. Bernard Buffet semble avoir pris délibérément la décision de rejeter l’abstraction. Picasso le considérait comme un « ...
LE LIVRE
LE LIVRE

Bernard Buffet : l’invention du méga-artiste moderne de Nicholas Foulkes, Preface Publishing, 2016

SUR LE MÊME THÈME

Francophilies Gauguin, sale colonialiste ?
Francophilies Quand les États-Unis célèbrent le « Mozart de la comédie »
Francophilies Reines des âges obscurs

Aussi dans
ce numéro de Books