Ces lieux qui vieillissent bien
Publié dans le magazine Books n° 38, décembre 2012.
Au milieu du XIXe siècle, les Londoniens de la bonne société auraient préféré mourir plutôt que d’habiter à Notting Hill : les bâtiments étaient « démodés » ; les matériaux « bon marché » ; et l’ensemble paraissait tellement sinistre qu’une rue du quartier avait été surnommée l’« allée des cercueils », raconte le Guardian. Devenu l’un des secteurs les plus prisés de la capitale anglaise, Notting Hill illustre comment un même lieu « peut être apprécié de façon radicalement différente par le public sans que son apparence ait vraiment changé ». Ce glissement est au cœur de l’ouvrage du critique d’architecture Rowan Moore, qui s’est penché sur des lieux tels que Notting Hill, l’archipel artificiel de Palm Jumeirah à Dubaï ou encore les jardins suspendus de la High Line à New York. Chacun est aujourd’hui très éloigné (en bien ou en mal) du projet de ses premiers concepteurs, soient qu’il ait été altéré par les usages, soit qu’il ait subi des aléas en cours de construction. Sans prétendre fournir la clé d’une architecture durable, Moore constate que « ...
Cet article est réservé aux abonnés de Books
Je m'abonne, à partir de 4€ par mois
Déjà abonné ?
Je me connecte