Chowringhee

Le toit en terrasse de l’hôtel était couvert d’innombrables petits cubes coiffés de tuile, de tôle ou d’amiante. « Voici les tanières qui nous sont destinées, m’expliqua Bose-da. Notre auberge gratuite ! La face cachée de l’hôtel Shahjahan. »

Lorsque j’entrai dans l’hôtel avec mon petit sac à la main, il n’y avait dans les lieux pas âme qui vive extérieure au personnel. Bose-da s’empressa de venir à moi, depuis le comptoir de la réception, pour me souhaiter la bienvenue théâtralement. J’étais plutôt embarrassé. Constatant ma gêne, Bose-da me dit, amusé : « Je dois te prévenir que travailler dans l’hôtellerie suppose qu’on est totalement dépourvu de ces trois défauts majeurs que sont la timidité, la couardise et la propension au dégoût… Attends cinq minutes ! ajouta-t-il en jetant un œil à l’horloge. J’ai bientôt fini mon service, William Ghosh ne va pas tarder à prendre le relais. Je vais lui passer les instructions nécessaires, puis je t’accompagnerai dans tes nouveaux appartements. — William habite ici ? demandai-je. — Non, il se loge à l’extérieur. Il habite à Madan Dutta Lane, dans le quartier de Bowbazar. Vous n’avez pas été présentés, à ce que je vois ? Very interesting boy ! C’est quelqu’un de passionnant ! » me répondit Bose-da. Mes yeux s’étaient posés sur les tableaux d’une époque ...
LE LIVRE
LE LIVRE

Chowringhee de Chowringhee, Gallimard

SUR LE MÊME THÈME

Extraits - Roman « Quel est ton nom secret ? »
Extraits - Roman Que Dieu vous pardonne
Extraits - Roman Il n’y a pas de quoi avoir peur

Dans le magazine
BOOKS n°123

DOSSIER

Faut-il restituer l'art africain ?

Chemin de traverse

13 faits & idées à glaner dans ce numéro

Edito

Une idée iconoclaste

par Olivier Postel-Vinay

Bestsellers

L’homme qui faisait chanter les cellules

par Ekaterina Dvinina

Voir le sommaire