Le contrat de la liberté
Le Prix Nobel d’économie a été attribué à l’Américano-Britannique Oliver Hart et au Finlandais Bengt Holmström, pour leurs travaux sur la théorie du contrat. Leurs études visent à trouver l’équilibre parfait pour que l’échange ainsi régi soit profitable aux deux parties. En la matière, le philosophe indien Rabîndranâth Tagore a peut-être des leçons à donner. Dans ce très beau texte qu’est « Le dernier contrat », il défend une certaine idée du contrat de travail idéal.
« Je suis à louer, engagez-moi ! » Voilà ce que je criais au matin, en longeant la route pavée.
L’épée à la main, le roi passa sur son char.
Il mit sa main dans la mienne et me dit : « Je te prends à mon service ; en échange tu auras part à ma puissance. »
L’épée à la main, le roi passa sur son char.
Il mit sa main dans la mienne et me dit : « Je te prends à mon service ; en échange tu auras part à ma puissance. »
À l’heure brûlante de midi, toutes les maisons étaient closes.
J’errais le long des chemins tortueux.
Un vieillard s’approcha portant un sac rempli d’or. Il s’arrêta pensif, puis me dit : « Viens, je te prends à mon service. Avec cet or je te paierai. » Il se mit à compter ses pièces une à une, mais je me détournai.
J’errais le long des chemins tortueux.
Un vieillard s’approcha portant un sac rempli d’or. Il s’arrêta pensif, puis me dit : « Viens, je te prends à mon service. Avec cet or je te paierai. » Il se mit à compter ses pièces une à une, mais je me détournai.
C’était le soir. La haie du jardin était toute en fleurs.
Une belle jeune fille s’approcha et me dit : « Je te prends à mon service et je te paierai d’un sourire. »
Mais son sourire s’évanouit, elle fondit en larmes et, solitaire, rentra dans l’ombre.
Une belle jeune fille s’approcha et me dit : « Je te prends à mon service et je te paierai d’un sourire. »
Mais son sourire s’évanouit, elle fondit en larmes et, solitaire, rentra dans l’ombre.
Le soleil étincelait sur le sable, les vagues déferlaient capricieuses.
Un enfant, assis sur la grève, jouait avec des coquillages.
Il leva la tête et sembla me reconnaître : « Je te prends sans rien en échange », fit-il.
Et depuis ce marché, conclu en jouant avec un enfant, je suis devenu un homme libre.
Un enfant, assis sur la grève, jouait avec des coquillages.
Il leva la tête et sembla me reconnaître : « Je te prends sans rien en échange », fit-il.
Et depuis ce marché, conclu en jouant avec un enfant, je suis devenu un homme libre.