Dans la tête du cochon

Que pense le porc qu’on mène à l’abattoir ? Si l’on veut définir une bonne politique de traitement des animaux, la question est centrale.

« Le porc a un rapport au présent que les humains n’ont guère, écrit Marcela Iacub dans Belle et Bête. Il ne cesse de se réjouir de la chance inouïe qu’il a d’être vivant, de manger, de courir, de blesser, de ressentir. Cela explique que le cochon souffre tant du sort qui lui est réservé dans les abattoirs. » Ce livre fantasmatique joue sur une morale de l’ambiguïté, consistant à multiplier les allers et retours entre le vrai cochon, promis à l’abattoir, et le cochon humain : « C’est ma compassion pour ces animaux si dénigrés qui a éveillé mon intérêt pour toi. » Et ceci : « Les porcs ont le droit d’être des porcs. Une société qui met ces créatures en prison aux seuls motifs qu’ils ont des goûts propres à leur espèce n’est pas une société libre et juste. » Iacub a paradoxalement une conception restrictive du porc humain, puisque d’après elle « les cochons ne commettent pas de crimes sexuels ». Ce qui reste à démontrer. Sa « compassion » pour le vrai porc est née de la maniè...
LE LIVRE
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Pourquoi les animaux nous importent de Dans la tête du cochon, Oxford University Press

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