De l’affaire Dreyfus à Guantanamo

Pourquoi cette affaire de famille franco-française continue-t-elle à fasciner les historiens anglo-saxons ?

En fouillant les arrière-cours de l’affaire Dreyfus, l’historienne britannique Ruth Harris se démarque de la tradition historique française. Selon son collègue Robert Gildea, qui rend compte de son livre dans la New York Review of Books, les historiens français ont un peu trop tendance à peindre cet épisode en noir et blanc, eux-mêmes se vivant en « grands prêtres de la République ». Tous les dreyfusards n’étaient pas des apôtres des Lumières et tous les antidreyfusards n’étaient pas des traditionalistes obscurantistes. La bataille pour l’innocence de Dreyfus ne saurait se résumer à un bras de fer entre les forces de la vérité et de la justice d’un côté, de l’autre une autorité militaire paranoïaque et la défense de l’honneur national, commente pour sa part The Economist, citant Ruth Harris : c’est « de la bonne rhétorique mais de la mauvaise histoire ». L’historienne s’appuie sur l’exhumation d’une vaste correspondance pour illustrer la complexité des sentiments qui animaient les personnages impliqués de plus ou moins près dans l’Affaire. Quand Alfred Dreyfus fut ...
LE LIVRE
LE LIVRE

Dreyfus de Ruth Harris, Metropolitan Books, 2010

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