L’éternel retour : celui du printemps, du Salon du livre et d’un rapport sur la lecture en France. Le dernier en date (1) n’apporte guère de révélations. Même si 90 % des Français se considèrent toujours lecteurs – ils lisent un livre par an minimum, et de préférence au lit –, la lecture est néanmoins, en France, « dans une dynamique de baisse » (
sic). Mais, comme les dirigeants politiques savent le faire lors des soirées électorales, il est toujours possible d’extraire des chiffres matière à se congratuler plutôt qu’à s’autocritiquer. C’est bien sûr le cas avec ce rapport, qui constate aussi que, globalement, les Français lisent encore – nettement plus, en tout cas, que les Américains (faut-il y voir un rapport avec notre meilleure performance en prix Nobel de littérature ? Trois d’avance, Modiano compris). Quant aux jeunes, ils lisent eux aussi toujours beaucoup ; mais d’autres choses (de la BD, du fantastique) et sur d’autres supports que le codex de grand-papa (d’ailleurs, 11 % des lecteurs sont désormais « bi » – papier plus écran – même si les « pur papier » sont toujours 60 %). Au total, on ...