Dévastation émotionnelle

Nous avions quitté Elena au moment où elle plaquait tout – son très respectable mari, ses deux filles, sa vie rangée et confortable – pour son amour de jeunesse, le volage Nino. C’était la fin du troisième ­volume de L’Amie prodigieuse. Au moment où commence le quatrième, L’Enfant perdue, nous sentons bien que cette passion ne pourra pas être durablement heureuse. Best-­seller mondial, la tétralogie d’Elena Ferrante se clôt avec cet ouvrage où l’on retrouve toute la galaxie de personnages des opus précédents et notam­ment l’astre noir de cette constellation : Lila, l’« amie prodigieuse » du titre, l’une des figures littéraires les plus fascinantes et ambiguës de ces dernières années. « Comme Alice Munro et Doris Lessing, Ferrante ­saisit la texture des existences féminines », juge Michiko Kakutani dans The New York Times. Elena est tiraillée entre ses devoirs d’amante, de mère et d’écrivaine. « La dévastation émotionnelle est si bien rendue qu’à certains moments, pendant que je lisais, je n’arrivais plus à respirer. J’étais prise au piège de la souffrance ...
LE LIVRE
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L’Enfant perdue de Elena Ferrante, Gallimard, 2018

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