Dror Mishani : « Le polar a longtemps été un genre indigne en Israël »

L’engouement pour le roman policier est récent dans un pays où la littérature est traditionnellement chargée de chanter le projet national. Mais les bouleversements et les tensions sociales provoqués par l’urbanisation et l’immigration ont changé la donne. Car le roman noir est le propre des sociétés désorientées.


©Yanai Yechiel

Dror Mishani : « Eretz Israël, la terre biblique, est vue comme strictement juive, mais elle ne l'est pas – elle ne l'était pas non plus il y a deux mille ans. »

  Âgé de 40 ans, Dror Mishani est un universitaire israélien spécialiste de l’histoire du roman policier. Son deuxième roman, La Violence en embuscade, a été le premier polar en lice pour le prix Sapir, le Goncourt israélien. Il vit à Tel-Aviv et se consacre désormais à l’écriture du cycle policier « Avraham Avraham » (du nom de son personnage principal, un inspecteur de police un peu perdu). Son premier roman, Une disparition inquiétante, a également été traduit au Seuil, en 2014.   Vos deux romans publiés à ce jour portent sur les relations père-fils. Est-ce pour vous une obsession ? Disons qu’il y a tout d’abord un contexte personnel. J’ai écrit La Violence en embuscade à un moment difficile où mon père était très malade. Il est mort un mois avant la publication de ce deuxième roman. Sa maladie avait duré deux ans, et j’avais beaucoup réfléchi à notre relation ; le lien père-fils est pour moi chargé de mystère. À la naissance de mon fils aîné, Benjamin, qui a aujourd’hui 7 ans, j’avais ...
LE LIVRE
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La Violence en embuscade de Dror Mishani, Seuil, 2015

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