Eloge des petites vies

Dans son ultime ouvrage, paru après sa mort, Christa Wolf ressuscite un personnage marginal de son roman Trame d’enfance pour célébrer le bonheur discret.

« Que pourrais-je t’offrir, très cher, sinon quelques pages écrites où sont recueillis bien des souvenirs de l’époque où nous ne nous connaissions pas encore. Du temps qui a suivi, je n’ai pas grand-chose à te raconter que tu ne saches déjà. Rien d’étonnant : au fil des décennies nous avons mûri jamais l’un sans l’autre. C’est à peine si je peux dire “je”, la plupart du temps c’est nous. Sans toi, je serais quelqu’un d’autre. Mais je ne t’apprends rien. Les grands mots ne sont guère de mise entre nous. Juste ceci : j’ai eu de la chance. » Ce texte est daté du 28 juillet 2011. Christa Wolf l’adresse à son mari Gerhard. Elle est décédée six mois plus tard. Les « quelques pages » dont elle parle, c’est August, son dernier récit, pensé à l’origine comme un cadeau à Gerhard – pour leurs soixante ans de mariage – et publié à titre posthume en 2012 outre-Rhin. « Tant qu’il y eut une Allemagne de l’Est, Wolf fut une auteure d’Allemagne de l’Est. Mais elle n’était pas que cela », rappelle dans le New Yorker
LE LIVRE
LE LIVRE

August de Eloge des petites vies, Christian Bourgois

SUR LE MÊME THÈME

En librairie Dictateurs, mode d’emploi
En librairie Une science au passé sombre
En librairie Toujours trahies

Dans le magazine
BOOKS n°123

DOSSIER

Faut-il restituer l'art africain ?

Chemin de traverse

13 faits & idées à glaner dans ce numéro

Edito

Une idée iconoclaste

par Olivier Postel-Vinay

Bestsellers

L’homme qui faisait chanter les cellules

par Ekaterina Dvinina

Voir le sommaire