Émoi au philharmonique
Publié en octobre 2013.
Un soliste vedette s’arrête de jouer en plein concert, et la vie de tous en est bouleversée. Dans un prodigieux roman choral, le Suisse Alain Claude Sulzer s’interroge sur l’usage que nous faisons, ou pas, de la liberté.
« Le nouveau roman d’Alain Claude Sulzer est une œuvre comme on a rarement eu l’occasion d’en lire ces derniers temps sous la plume d’un Suisse », écrivait Peer Teuwen dans le Zeit à l’occasion de la sortie d’Une mesure de trop outre-Rhin. Le critique rappelait les reproches souvent adressés à la littérature alémanique contemporaine : « Trop peu ouverte sur le monde, trop apolitique, trop introvertie. » Le livre du Bâlois Sulzer est une heureuse exception : un roman choral, foisonnant, à la langue en outre parfaitement ciselée.
On y suit une douzaine de personnages : Esther et Solveig, deux amies, dont l’une vient de se séparer de son mari et l’autre croit son mariage solide ; le publicitaire Johannes qui a l’habitude, en déplacement, d’appeler toujours sa femme à la même heure, y compris lorsque, comme ce soir-là, il s’est offert les services d’une escort girl ; Sophie avec sa nièce ...