En attendant le cyclone
Publié dans le magazine Books n° 6, juin 2009.
Si l’œuvre d’Abilio Estévez est l’une des plus importantes du Cuba
d’aujourd’hui, c’est sans doute parce qu’elle est « aux antipodes de
toute conception touristique de l’île », estime l’écrivain Jacobo
Machover dans la Revista de libros madrilène. « Explorant les
profondeurs d’un exil sans retour possible, Estévez sait que cette
Havane passée, qui le hante et dont il connaît les moindres recoins, a
déjà disparu physiquement, gommée de la réalité par un régime qui l’a
délibérément mise en ruines ». El navegante dormido (« Le navigateur
endormi ») raconte les longues heures passées par une famille à
attendre, enfermée dans un abri, le passage d’un énième cyclone sur
l’île caribéenne. « Les ouragans sont une plaie chronique à Cuba. Ils
sont aussi un symbole. Le symbole de la catastrophe qui peut à tout
moment anéantir la réalité absurde qui est celle des Cubains depuis un
demi-siècle. Ce qui compte, c’est l’attente, interminable ». Et dans ce
laps de temps, à la faveur du bruit et de la fureur des vents qui
balayent Cuba, à ...
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