Éros, en
 japonaise

Figure de proue 
du féminisme à l’ère 
Meiji, Akiko Yosano 
a révolutionné la 
poésie traditionnelle 
en faisant du désir féminin son objet.

« Rideau de la nuit / Où s’épuisent les murmures / Dans les étoiles / Tandis qu’ici-bas les hommes / Ont les cheveux en broussaille. » Publié en 1901, Cheveux emmêlés, par la jeune Akiko Yosano, révolutionnait le genre poétique traditionnel du tanka (trente et une syllabes sur cinq lignes).



« Aucun poète moderne n’a su exprimer la sensibilité féminine avec autant de délicatesse et la passion avec autant d’audace », commente Roger Pulvers dans The Japan Times. Yosano file, dans les 399 poèmes que compte le recueil, la métaphore des cheveux emmêlés – en référence au grand classique de la littérature nippone, le Dit du Genji, où toutes les courtisanes arborent une extravagante chevelure noire – pour dire la passion et le désir qu’elle éprouve envers son futur mari. « Dans le Japon de l’ère Meiji, des allusions aussi directes à l’érotisme féminin étaient proprement choquantes », note Pulvers, avant de rappeler que Yosano fut aussi la figure de proue du féminisme dans l’archipel. 

LE LIVRE
LE LIVRE

Cheveux emmêlés de Éros, en
 japonaise, Les Belles Lettres

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