Faut-il avoir peur de WikiLeaks ?

Ce site Internet sans précédent ni rival révèle à tous données bancaires, secrets d’État et documents militaires. Mais son combat pour la transparence est mené dans le culte du secret. Au centre de ce dispositif opaque, qu’éclaire une enquête exceptionnelle, un pirate informatique de génie, nomade anarchiste et paranoïaque : Julian Assange.


Julian Assange, 2009/ New Media Days / Peter Erichsen
Vieille d’un siècle, la petite maison blanche de la rue Grettisgata, à Reykjavik, est située à quelques centaines de mètres de l’Atlantique. Les vents du nord sans cesse changeants abattent parfois d’un seul coup la neige et le verglas sur la ville, même au printemps. Quand cela arrive, un certain silence tombe aussi. C’est le cas en ce matin du 30 mars, quand un Australien du nom de Julian Paul Assange, grand, les yeux gris et la chevelure d’un blanc argenté, se présente pour louer les lieux. Vêtu d’une combinaison de ski, Assange est accompagné d’un petit groupe. « Nous sommes journalistes, explique-t-il au propriétaire. Nous sommes ici pour écrire des articles sur le volcan. » L’Eyjafjallajökull était entré depuis peu en éruption. Le bailleur parti, il ferme les rideaux et s’assure qu’ils resteront tirés jour et nuit. La maison va se transformer en centre d’opérations militaires ; ses occupants l’appellent le « Bunker ». Une demi-douzaine d’ordinateurs sont immédiatement installés dans un séjour aux murs blancs et à la décoration spartiate. Des militants islandais arrivent et commencent à travailler 24 heures sur 24. Objectif ? ...

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