La fin

Une téléphoniste erre, sidérée, dans les rues de Cadix désertée. Récit du chaos des premiers jours.

Dès qu’elle ouvre les yeux, elle s’inquiète et s’en veut de s’être endormie pendant son service (la sous-chef le lui a déjà reproché sur un ton mi-figue mi-raisin la seule fois où cela lui est arrivé, il y a environ un an). Et en écartant ses joues rebondies et ses jeunes seins épanouis des fiches et des câbles sur lesquels le sommeil l’avait inclinée, elle est rassurée tout autant qu’étonnée : elle ne voit personne. Même sa camarade de garde n’est pas à son poste, si bien que le léger vertige et le malaise de s’être réveillée en sursaut, comme sous l’effet d’une tape sur l’épaule, pourront s’estomper tout naturellement, sans qu’elle ait à parler ou à fournir d’explications. Il fait déjà grand jour et elle tarde à se rendre compte qu’elle n’entend rien ni personne, après la nuit qu’elle a passée : les Maures (1) avec leurs fusils, en bas, dans le hall et la grand-rue, l’agitation, les fusillades lointaines suivies d’un silence mortel, les casquettes des soldats trempées de sueur sur ...
LE LIVRE
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Des parts de guerre de La fin, Éditions RBA, Madrid

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