En 1973, pour les besoins d’une étude, le professeur de psychologie David Rosenhan convainc sept personnes en parfaite santé mentale de se faire interner avec lui. Ces « cobayes » doivent feindre d’entendre des voix. Une fois admis en établissement psychiatrique, les faux patients cessent de simuler. Tous devront attendre plusieurs jours, voire près de deux mois pour l’un d’eux, avant d’être relâchés. Et chez tous, sauf un, on détectera une forme de schizophrénie.
Jetant le doute sur les diagnostics psychiatriques et les compétences des psychiatres, l’étude de Rosenhan vient appuyer un mouvement, alors en vogue aux États-Unis, prônant la désinstitutionalisation. Problème : cette étude est fausse.
Le professeur est mort en 2012, mais une journaliste, Susannah Cahalan, a eu accès à ses notes et au manuscrit d’un livre inédit consacré à son expérience. Pour son ouvrage
The Great Pretender, elle a interviewé les anciens confrères et collaborateurs de David Rosenhan et a découvert de nombreuses incohérences. Le chercheur avait enjolivé ses résultats, inventé des chiffres et écarté le témoignage d’un patient test qui contredisait sa thèse.
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