Freud et le judaïsme

Un historien israélien interprète l’étude que Freud consacra à Moïse comme un retour réflexif du père de la psychanalyse sur sa propre culture. Son livre vient d'être traduit en français.

Dernier ouvrage majeur du corpus freudien, Moïse et le monothéisme, paru en 1939, n’a rien perdu de son sel. Freud, qui n’a cessé de prendre publiquement ses distances avec la religion juive, y bouleverse de fond en comble tout ce que la tradition nous dit du fondateur du judaïsme : Moïse n’est pas juif mais égyptien ; son monothéisme est issu du culte solaire d’Akhénaton ; enfin, il est mort assassiné par ses disciples juifs. Dans son étude sur Le Moïse de Freud, rééditée chez Gallimard, l’historien Yosef Hayim Yerushalmi interprète ce livre comme un retour réflexif de Freud sur sa propre culture : « Yerushalmi pense que le problème central du livre n’est pas l’identité de Moïse ou l’origine du monothéisme, mais le problème de la tradition. »

Freud, « voyant autour de lui la puissance de la religion s’exercer sur ceux qui y adhèrent, cherche un moyen de l’expliquer », écrit William McGrath dans la New York Review of Books. Il s’agissait aussi pour lui, face à la montée du nazisme, d’« explorer les origines du judaïsme et ce que signifie être juif ».

LE LIVRE
LE LIVRE

Le Moïse de Freud de Freud et le judaïsme, Gallimard

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