Grandir à l’ombre du grand soir

Tout le monde n’a pas eu la chance, en Amérique, d’avoir des parents communistes. Dans un livre touchant, Saïd Sayrafiezadeh raconte son enfance hors du commun auprès d’une mère qui a sacrifié sa vie à une révolution fantasmée.

J’aurais aimé que ce livre porte un autre titre. Celui qui a été choisi (Le jour où les skateboards seront gratuits) n’est pas mauvais en soi. Et il est emprunté à l’un des nombreux passages émouvants de ces Mémoires. Mais il ne rend pas justice à la délicatesse et à la profondeur de l’ouvrage, à son humour subtil et à son ironie débordante. C’est un peu comme si Isaac Bashevis Singer avait décidé d’intituler « Au temps pour moi », ou quelque chose du genre, Ennemies. Une histoire d’amour. J’aimerais aussi que Saïd Sayrafiezadeh ait un nom plus facile à prononcer (essayez donc : say-rah-fie-za-deh). Parce que, au vu de ce premier livre fin et exigeant, voilà un homme dont on pourrait vouloir se souvenir et parler autour de soi. Dans Le jour où les skateboards seront gratuits, Sayrafiezadeh raconte, comme une histoire pour s’endormir le soir, son enfance avec (et aussi sans) des parents membres zélés du Parti socialiste des travailleurs [le parti communiste américain]. Convaincus que la révolution était imminente aux États-Unis. Il leur suffisait de lutter. Et de se sacrifier. Et d’...
LE LIVRE
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Le jour où les skateboards seront gratuits de Grandir à l’ombre du grand soir, Calmann-Lévy

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