Levez la patte droite et dites « Je le jure »

Au Moyen Âge, les tribunaux jugeaient parfois d’étranges accusés : porcs homicides, brebis séductrices et insectes dévastateurs devaient répondre de leurs actes comme n’importe quel criminel, et avaient les mêmes droits qu’un humain. Pour retenir le glaive de la justice, leurs avocats disposaient d’un étonnant arsenal d’arguments juridiques et théologiques. Cocasses, consternants, invraisemblables, les récits de ces procès d’animaux mettent à l’épreuve notre conception du droit.


P Mathews & Charles Hunt 1838 The Trial of Bill Burn
Corps crucifiés, brûlés, bouillis : les murs, vitraux et chapelles des églises et des cathédrales offrent au regard toutes sortes de morts sordides. Autrefois, l’église de la Sainte-Trinité, à Falaise, en Normandie, possédait une pièce unique : sur son mur occidental, une fresque de la fin du XIVe siècle représentait la pendaison d’une truie. Cette dernière ne mourait pas en martyre, mais en meurtrière. Selon les comptes rendus de l’époque, elle avait défiguré et grièvement blessé au bras un enfant des environs, qui en était mort. Arrêtée, la bête fut traînée devant le tribunal local. Après avoir écouté attentivement le récit des faits, la cour rendit sa sentence : la truie était condamnée à être « frappée et mutilée à la tête ainsi qu’aux membres antérieurs » avant d’être menée à la potence. D’après les témoignages, l’événement attira un large public. Plus de cinq cents personnes se rassemblèrent pour voir l’animal trotter jusqu’à l’échafaud qu’on avait érigé sur la place principale. On raconte même qu’un troupeau de ses ...
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Les procès d’animaux de Edward Payson Evans, Hesperus Press Ltd, 2013

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