Horst Bredekamp : « Le jardin à la française, victime des Anglais »

Le jardin baroque, dit « à la française », est moins français qu’on le croit. Il n’est pas lié à l’absolutisme de l’Ancien Régime et ne fait pas plus violence à la nature que le jardin anglais. Il est paradoxalement moins balisé, réserve plus de surprises et davantage de liberté.

  L’historien de l’art Horst Bredekamp enseigne notamment à l’université Humboldt de Berlin. Beaucoup de ses ouvrages ont été traduits en français, parmi lesquels La Nostalgie de l’antique : statues, machines et cabinets de curiosités (Diderot, 1996) et Une histoire du calcio. La naissance du football (Diderot, 1998).   Peut-on dire que votre livre entend réhabiliter le jardin « à la française » ? C’est du moins une tentative de réhabilitation. Le jardin à la française, que l’on appelle aussi en Allemagne « jardin baroque », et qui a connu son heure de gloire en Europe au XVIIe siècle, n’a pas très bonne réputation. Il est associé à l’Ancien Régime, on le considère généralement comme formel, et même comme une violence faite à la nature. Ce que j’essaie au contraire de démontrer dans mon livre, c’est qu’on ne saurait identifier le jardin géométrique avec un quelconque régime politique et qu’il n’est absolument pas dirigé contre la nature.   Comment expliquez-vous ce mauvais procès qui lui est fait ? ...
LE LIVRE
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Leibniz, Herrenhausen et Versailles de Horst Bredekamp : « Le jardin à la française, victime des Anglais », Les presses du réel

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