Il ne faut pas brûler Babar

Une exposition à New York, à la Morgan Library & Museum, est l’occasion de revenir sur le cas Babar. Dans le New Yorker, l’essayiste Adam Gopnik ne donne pas cher de la thèse développée, entre autres, par l’écrivain chilien Ariel Dorfman [dans un livre paru en 1983] d’après laquelle les deux albums culte de Jean de Brunhoff, Histoire de Babar et Le Roi Babar, publiés en 1931 et 1933, sont de subtils instruments au service de la propagande coloniale.
Les albums de Babar, poursuivis avec talent par Laurent de Brunhoff des années après la mort de son père (il avait alors 12 ans), ont bercé l’enfance de dizaines, pour ne pas dire de centaines, de millions d’Occidentaux, de part et d’autre de l’Atlantique. À en croire certains intellectuels de gauche, Babar a exercé une influence pernicieuse sur les têtes blondes. Ces histoires d’allure innocente seraient en réalité une allégorie de la colonisation française, vue du côté du bon colonisateur : « Les Africains indigènes nus, représentés par les “bons” éléphants, sont conduits à la capitale de l’...

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