Ilija Trojanow : les services secrets et le romancier

En Bulgarie, comme dans d’autres pays de l’Est, les services secrets ont assuré la transition après la chute du communisme, voilà bientôt trente ans. Et fait obstacle à la compréhension du passé. Pour y parvenir, le romancier est peut-être mieux outillé que l’historien.


© Thomas Dorn / S. Fischer Verlags

Ilija Trojanow : « Les documents des services secrets de la période communiste doivent être lus comme le produit d’une machine destinée à instrumentaliser la réalité .»

Ilija Trojanow (transcrit Ilia Troïanov en français) est un écrivain et éditeur bulgaro-allemand. En 1971, sa famille obtient l’asile politique en Allemagne de l’Ouest. Son premier roman, paru en 1996, Die Welt ist gross und Rettung lauert überall (« Le monde est vaste et le salut nous guette partout »), où il raconte leur fuite de Bulgarie et leur installation en Allemagne, a été porté à l’écran. Quatre de ses romans ont été traduits chez Buchet-Chastel.   Votre dernier roman, Macht und Widerstand, est entièrement consacré à la Bulgarie, que vous avez quittée en 1971, à 6 ans. Pourquoi avoir choisi ce sujet ? Macht und Widerstand est un livre sur la Bulgarie, mais aussi une réflexion plus générale sur le pouvoir et la résistance à celui-ci. Ce sont des notions universelles. Mon roman a d’abord été traduit en turc, et les lecteurs y ont tout de suite vu des similitudes avec les événements qui se déroulent dans leur pays : le coup d’État, sa répression, la dictature qui ­arrive à grands pas et les moyens de ...
LE LIVRE
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Macht und Widerstand de Ilija Trojanow, S. Fischer, 2015

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