La beauté avant tout

Une physicienne allemande dénonce l’attachement de ses collègues à des théories plus belles que fondées.

Théorie des cordes, multi­vers, supersymétrie… Autant de théories phares de la physique qui « n’ont abouti à rien depuis deux ­générations et continuent d’attirer les financements et l’attention, malgré la possibilité qu’elles soient totalement déconnectées de la réalité, note l’astrophysicien Ethan Siegel dans Forbes. Dans son livre Lost in Math, ­Sabine Hossenfelder met les pieds dans le plat. » Cette physicienne allemande, spécialiste de la gravité quantique, regrette que, pour ses collègues, les données expérimentales passent parfois au second plan, derrière l’esthétique. « Théoriser en l’absence de données empiriques n’est pas nouveau et a porté ses fruits dans le passé, rappelle le journaliste scientifique Anil Ananthaswamy dans la revue Nature. Au début des années 1960, le physicien américain Murray Gell-Mann utilise la symétrie pour améliorer le modèle standard et prédire l’existence de particules qu’il appelle quarks. Ses équations mathématiques se sont avérées justes et lui ont valu le prix Nobel. » Aujourd’hui, certaines hypo­thèses ne peuvent pas être vérifié...
LE LIVRE
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Lost in maths. Comment la beauté mène la physique au désastre de Sabine Hossenfelder, Les Belles Lettres, 2019

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