Le jeune et prolifique écrivain polonais Jacek Dehnel a tendance à multiplier les références à ses illustres prédécesseurs (du Polonais Bruno Schulz à Balzac). Il les interpelle, imagine des dialogues avec eux. Il leur invente aussi des biographies alternatives ou reprend certains de leurs personnages dans ses propres écrits.
Avec
Krivoklat, roman qui lui a valu sa nomination pour le prestigieux prix Nike, Dehnel se met cette fois dans la tête de l’écrivain autrichien Thomas Bernhard. Son pastiche consiste en un long monologue, celui du héros, le misanthrope Krivoklat, enfermé dans un hôpital psychiatrique pour avoir vandalisé des tableaux dans des musées – selon lui, détruire une œuvre est la seule façon d’en prouver son caractère unique. Une « magnifique blague littéraire », juge le quotidien
Gazeta Wyborcza.
Farce qui n’en a pas moins suscité la polémique, comme beaucoup des précédents romans de Dehnel. « La plupart des critiques ont vu dans ce livre une nouvelle démonstration de la maîtrise technique de l’auteur, note le site Culture.pl. Mais tous ne sont pas sûrs qu’il soit possible de trouver un ...