La « fin de l’histoire »

Dans les entretiens qu’il donne pour commenter son nouveau livre, Francis Fukuyama rappelle qu’il n’est pas l’auteur de la formule « la fin de l’Histoire ». Il l’a empruntée à Alexandre Kojève, philosophe français d’origine russe qui l’avait lui-même tirée de ses lectures de Hegel, pour qui la défaite des Prussiens devant Napoléon à Iéna en 1806 marquait déjà la fin de l’Histoire. Fukuyama, doctorant en littérature comparée, s’était rendu à Paris au début des années 1970. Kojève y était mort en 1968, au lendemain des événements de Mai. L’Américain suivit les cours de Derrida, Lacan et Barthes et en tira l’idée que cette façon de jouer avec le langage « était une complète foutaise et qu’il perdait son temps ». C’est même cela, semble-t-il, qui l’a ...

LE LIVRE
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Ordre politique et décadence politique de La « fin de l’histoire », Farrar, Straus and Giroux

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