La guillotine, une Française d’adoption

La célèbre machine à décapiter utilisée pendant la Révolution n’est pas d’origine française et n’a pas été conçue par M. Guillotin. Mais elle a créé une sorte d’art français de donner la mort, resté longtemps un emblème national.

 


©Bibliothèque Nationale de France.
La guillotine, notre redoutable « rasoir national », n’est pas d’origine française, loin de là ! C’est ce que démontre avec humour et autorité l’écrivain journaliste anglais Stephen Clarke : dès le XIVe siècle, et sans doute avant, on utilisait déjà dans le nord de l’Angleterre le Halifax gibbet, sorte de protoguillotine assez grossière, avec des poutres de bois guidant sur le cou emprisonné du condamné un gros fer de hache lourdement lesté. Et d’autres machines à décapiter ont été signalées un peu partout : en Italie, en Irlande, en Allemagne, à Toulouse même (pour le bénéfice du duc de Montmorency, en 1632). La guillotine n’est pas non plus l’invention du député et docteur Guillotin, de Saintes : c’est Antoine Louis, un chirurgien, qui a mis au point le procédé français à lame en biais, au détriment de nombreux veaux, cochons, et cadavres humains, et qui a cosigné – avec Louis XVI ! – le décret royal instituant la méthode en 1792 (l’engin s’est d’ailleurs appelé d’abord « la Louison »). Quant au prototype, on le doit à un Allemand fabricant de clavecins, Thomas Schmidt. ...
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Coupées : une histoire des têtes perdues et retrouvées de Frances Larson, Liveright, 2015

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