La mort est son métier

Enrique Metinides a vu des corps criblés de balles, taillés en pièces, écrasés, électrocutés, noyés, empoisonnés… Pendant cinquante ans, il s’est débrouillé pour être toujours le premier sur place quand survenait un meurtre, un accident de la route ou un crash aérien à Mexico. En parvenant à éviter, autant que possible, le voyeurisme.

Enrique Metinides avait 12 ans lorsqu’il photographia son premier cadavre : c’était sur une voie ferrée, la tête était presque séparée du corps. « L’image, prise avec un vieil appareil photo offert par son père, se retrouva dans le journal. Ce fut le début d’une carrière passionnée », rapporte Boris Müller dans le Tages-Anzeiger. Pendant plus d’un demi-siècle, Metinides a été le photographe d’une métropole tentaculaire, Mexico, qui est en permanence « comme une Cocotte-Minute sur le point d’exploser », rappelle Trisha Ziff dans l’ouvrage qu’elle consacre au photographe mexicain d’origine grecque. « Chaque jour quelqu’un s’y fait réduire en bouillie ou quelque chose y explose. » Les accidents de la circulation sont légion. S’y ajoutent les catastrophes naturelles (inondations et tremblements de terre) et, bien entendu, les innombrables meurtres… Metinides ne voulait rien rater et a toujours cherché à être le premier sur place. « Il a suivi une formation d’infirmier pour pouvoir accompagner les ambulances. La nuit, il se couchait tout habillé et laissait allumée la radio de la police », note Boris Müller. Son surnom d’« El Niño » (« ...
LE LIVRE
LE LIVRE

101 tragédies d’Enrique Metinides de La mort est son métier, Kehrer

SUR LE MÊME THÈME

Portfolio Et au milieu coule une lumière
Portfolio Ces prunelles pâles qui me contemplent fixement
Portfolio Les deux sœurs

Dans le magazine
BOOKS n°123

DOSSIER

Faut-il restituer l'art africain ?

Chemin de traverse

13 faits & idées à glaner dans ce numéro

Edito

Une idée iconoclaste

par Olivier Postel-Vinay

Bestsellers

L’homme qui faisait chanter les cellules

par Ekaterina Dvinina

Voir le sommaire