La nef des non-fous

Une grande enquête dénonce les conditions de vie à Colônia, le plus grand asile psychiatrique du Brésil, où périrent plus de 60 000 personnes, pour la plupart enfermées là sans raison médicale.

« La folie ne tue pas », lit-on en ouverture du livre d’enquête que vient de publier la journaliste Daniela Arbex. « Du moins pas à Barbacena », une petite ville de l’État du Minas Gerais, à quelque 300 kilomètres au nord de Rio de Janeiro, où fut inauguré au début du XXe siècle le plus grand asile psychiatrique du pays : Colônia. Les 60 000 personnes qui perdirent la vie dans ce sombre hospice entre 1903 et le début des années 1980 – dont « 70 % ne souffraient d’aucune maladie mentale », écrit Daniela Arbex – succombèrent à la faim, au froid, à la pneumonie, aux électrochocs, au manque de soins ou encore à la torture.

Fondé par le gouvernement de l’État en 1903 pour offrir « assistance aux aliénés du Minas Gerais », « l’hôpital Colônia fut conçu pour accueillir 200 lits », rappelle l’auteur dans les colonnes du journal Tribuna de Minas. « En 1961 pourtant, il ...

LE LIVRE
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L’Holocauste brésilien de La nef des non-fous, Geração Editorial

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