La revanche des juges colombiens

Comme le Mexique, la Colombie est gangrenée par les « narcos ». Mais, ici, l’histoire des organisations criminelles est étroitement liée à la lutte à mort que se sont livrée la guérilla marxiste et les paramilitaires d’extrême droite. Avec la complicité de l’ancien président Uribe, ces derniers ont gagné la partie. Jusqu’à un certain point, car la justice ne s’est pas couchée.

La scène se passe en février 2003. Au cours d’un meeting retransmis à la télévision avec Alvaro Uribe, alors président de la Colombie, l’édile d’une petite commune de la côte caribéenne du pays se lève et annonce son propre meurtre. « Señor Presidente, je suis le maire d’El Roble », déclare Tito Diaz en se dirigeant vers l’estrade où se tient le chef de l’État, entouré de plusieurs ministres et autres responsables du département de Sucre, où se déroule la rencontre (1). Tout en faisant les cent pas devant le président, Diaz se livre alors à ce qui restera probablement la première dénonciation publique d’un réseau de corruption et de violence impliquant des hommes politiques et des groupes paramilitaires. Ce qu’il appelle l’« alliance macabre » allait devenir un énorme scandale. Pour l’heure, désignant plusieurs notables locaux, ...

LE LIVRE
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Et ils refondèrent la nation… de La revanche des juges colombiens, Random House Mondadori

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