Les mâles ne pondent pas d’œufs. Ils sont peu rentables. Des millions d’entre eux sont gazés chaque année. Des millions d’autres, pas moins heureux, sont broyés vivants dans des rotatives qui les « morcellent instantanément ». C’est faire fi des exceptionnelles facultés de cet animal, estime l’universitaire néo-zélandaise Annie Potts dans un livre jugé « brillant » par Barbara King dans le
Times Literary Supplement. Les poulets sont « des créatures qui pensent et ressentent selon des voies complexes qui leur sont propres. Dans son chapitre “La sagesse des poulets”, Potts évoque leur prodigieuse capacité à mémoriser la physionomie de centaines de congénères, la faculté des poussins de trois jours de reconnaître des objets visibles seulement en partie. Quand un de ses amis meurt, l’animal peut exprimer du chagrin ». Selon Potts, il nous faut « respecter et prendre plaisir au caractère unique des poulets, à leur insondable mais charmante pouletitude, à leur monde complexe et amoureux de la nature ».