La télé, opium du peuple

Un marchand de légumes place une pancarte dans sa vitrine : « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! » Rien à voir avec son métier, ni avec ses convictions. Mais cela le rassure...

Un marchand de légumes place une pancarte dans sa vitrine : « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! » Rien à voir avec son métier, ni avec ses convictions. Mais cela le rassure. Voilà, à l’image de ce personnage créé par Vaclav Havel, ce qui restait du citoyen tchèque après l’invasion soviétique de 1968 : un peuple globalement discipliné. « Pour pacifier la société, le régime a développé la consommation et, comme le montre l’historienne Paulina Bren, la télévision est devenue le fer de lance de la normalisation », explique le site tchèque Britské Listy.

« La programmation télévisuelle est une source très utile pour étudier l’histoire sociale, confirme le site américain PopMatters. Elle était dictée par le régime, mais n’en était pas moins très suivie. » La palme de l’audience revint aux « Trente Aventures du major Zeman », une série policière balayant l’histoire tchécoslovaque de 1945 à 1975, avec un message : sous le régime communiste, tout est sous contrôle. De quoi séduire une bonne partie de la population. « Bren n’a rien découvert de nouveau, mais elle a le mérite de dire tout haut ce que les Tchèques savent sans vraiment l’admettre : ils n’étaient pas tous des dissidents », rappelle Britské Listy.

LE LIVRE
LE LIVRE

Le marchand de légumes et sa télévision de La télé, opium du peuple, Cornell University Press

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