L’affaire Matzneff ? Il n’y a qu’en France

Pour les commentateurs anglo-saxons, l’émoi suscité par le récit autobiographique de Vanessa Springora témoigne des vieilles contradictions d’un pays qui est décidément une exception culturelle.


© Andrea Mantovani / The New York Times / Redux / Rea

Gabriel Matzneff en février dernier sur la Riviera italienne, où il s’est réfugié depuis que l’affaire a éclaté.

L’affaire Matzneff révèle-t-elle quelque chose de particulier sur la France ? Sans nul doute, estiment les commentateurs britanniques et américains. Le soutien dont Gabriel Matzneff a bénéficié jusqu’à tout récemment de la part des élites françaises « est à l’image d’une vieille contradiction hexagonale, écrit Norimitsu Onishi dans The New York Times, dont il est le correspondant à ­Paris. La France a beau être un pays profondément égalitaire, son élite tend à se démarquer des gens ordi­naires en s’affranchissant des règles et du code moral ambiants, ou, tout au moins, en défendant haut et fort ceux qui le font. »

Onishi a retrouvé l’écrivain sur la Riviera italienne et s’est entre­tenu trois heures et demie avec lui. Comme d’autres, il pense que cette histoire ne pouvait se produire « qu’en France » : « De Voltaire à Hugo et de Zola à Sartre, la France est un pays où la figure de l’écrivain est sacralisée. D’innombrables rues parisiennes portent le nom d’hommes de lettres, comme pour marquer physiquement leur extraordinaire ...

LE LIVRE
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Le Consentement de Vanessa Springora, Grasset, 2020

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