L’Afrique otage des OGM ?

L’Europe est-elle coupable de freiner le développement de l’agriculture en Afrique en lui barrant la route des OGM ? Même si elle contient une part de vérité, l’accusation est excessive. Trop peu d’experts comprennent la nécessité d’une approche pragmatique de ce problème crucial.

Ce livre a créé une polémique troublante. Son auteur, le politologue Robert Paarlberg, soutient que les organismes génétiquement modifiés (OGM) pourraient résoudre les problèmes de la pauvreté et de la faim en Afrique, si des investissements inadaptés, le lobbying d’organisations étrangères au continent et des régulations draconiennes ne privaient les agriculteurs africains de cette technologie, leur interdisant de réussir. La faute en incombe, selon lui, principalement aux gouvernements européens et aux ONG, qui cherchent à imposer aux pauvres d’Afrique les valeurs des pays nantis et leur sensibilité au principe de précaution. L’ouvrage a rapidement fait école : Paarlberg a été invité à s’exprimer sur la réduction de la faim devant la commission des Affaires étrangères du Sénat américain ; son propos a été repris dans un important discours politique de Nina Fedoroff, conseillère pour les sciences et les technologies auprès du département d’État américain et de l’Agence américaine pour le développement international (Usaid). Au Royaume-Uni, l’économiste Paul Collier, de l’université d’Oxford, a fait son éloge dans la revue Foreign Affairs, et ...
LE LIVRE
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Affamés pour la science. Comment on empêche l’Afrique d’accéder aux biotechnologies de L’Afrique otage des OGM ?, Harvard University Press

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