L’art de tailler les crayons
Publié dans le magazine Books n° 35, septembre 2012.
Où l’on voit que l’inventivité entrepreneuriale et l’inventivité littéraire peuvent faire bon ménage.
Le sous-titre complet du livre de David Rees est : « Traité pratique et théorique sur l’art artisanal de la taille des crayons, à l’usage des écrivains, artistes, rédacteurs de contrats, tourneurs de métaux, forgerons de marine et fonctionnaires ». Tenir 220 pages sur ce thème, voilà un exercice à la Perec, pleinement réussi, selon Marc O’Connell dans le New Yorker. On y trouve tout ce qu’il est nécessaire et moins nécessaire de connaître sur cette question aussi pointue que délicate. Ainsi sur la taille façon Hendrix, derrière la tête. Sur l’usage d’une « bonne » pince à épiler pour ramasser les rognures (« J’ai utilisé celle laissée par ma femme quand elle m’a quitté »). Sur la conduite à tenir si la mine casse, laissant un « col creux » : « La douloureuse absence au lieu de l’abondance attendue pourrait bien déclencher des associations indésirables avec certains aspects financiers, intellectuels et romantiques de votre vie. Ignorez-les. Amputez le col creux, libérez le taille-crayon des scories de la pointe déchue… »
Il y a un chapitre sur « Les risques psychologiques associés à la taille des crayons : Évaluation et ...
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