L’athéisme l’a-t-il emporté ?

Si, dans une bonne partie du monde, la religion se porte apparemment à merveille, en Amérique du Nord et dans la vieille Europe son ticket ne semble plus valable. Même chez la minorité des croyants, la notion d’un Dieu omnipotent n’a plus cours. Quand et comment ce basculement a-t-il eu lieu ? Et est-il bien sûr que nous en ayons fini avec toutes les formes de religion ? Il se pourrait bien que la spiritualité survive à Dieu.


Une plage de Floride en 1990. Peter Watson qualifie les croyants de « surnaturalistes » pour qui une explication matérielle de l’existence ne peut rendre compte de notre expérience teintée de mystère et de sacré.

Dans la pièce Jumpers, de Tom Stoppard1, qui remonte au début des années 1970, le héros philosophe se désole de la montée inexorable de l’athéisme : « La marée fait son chemin, et c’est une marée qui ne s’est inversée qu’une seule fois dans l’histoire de l’humanité. […] Il y a vraisemblablement une date – un moment – où la charge de la preuve est passée de l’athée au croyant, où, tout à coup, le “non” l’a emporté. » Eh bien, quelle était cette date – quand le « non » l’a-t-il emporté ? Était-ce en 1890 ? En 1918, après la Grande Guerre ? En 1966, quand le Time a choqué ses lecteurs avec une couverture qui demandait si Dieu était mort ? D’ailleurs, le « non » l’a-t-il bel et bien emporté ? Dans la plupart des pays du monde, le « oui » semble se porter à merveille. Même dans un quartier sécularisé comme Manhattan, à Noël, les messes de minuit font salle comble. Et les quelques badauds qui sont venus pour la musique s’attirent des regards réprobateurs lorsqu’ils ...

LE LIVRE
LE LIVRE

L’âge de l’athéisme. Comment nous avons cherché à vivre depuis la mort de Dieu de Peter Watson, Simon & Schuster, 2014

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