La McDonaldisation de la littérature

Se pourrait-il que la globalisation, qui sévit partout, épargne la littérature ? Eh bien, d’un certain point de vue, oui… D’abord, même si, sur Internet notamment, l’anglais est l’indéniable bulldozer de la mondialisation culturelle, il est loin de constituer pour autant ce latin du XXIe siècle grâce auquel toutes les littératures du monde seraient accessibles à tous les lecteurs. 3 % seulement des livres publiés aux États-Unis sont des traductions (1). Il ne s’agit pratiquement que d’œuvres provenant des « grandes langues ». Et la critique américaine a une tendance prononcée à les ignorer. Par ailleurs, quelque chose dans la littérature l’immunise contre le phénomène : l’enracinement dans un contexte spécifique, et dans une langue, jamais intégralement perméable, dont la traduction ne peut débusquer tous les sens sous-jacents. Un hamburger de bonne marque peut sans doute avoir le même goût d’un bout à l’autre de la planète ; un texte, en revanche, non. « Enracinée, l’œuvre est intraduisible », assène Walter Benjamin. « La traduction et l’impossibilité de traduire sont des formes constitutives de la littérature mondiale », résume ...

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