Le bas-ventre de Paris

Une puissante évocation de la « capitale du XIXe siècle », marmite bouillonnante emplie de germes et de fracas.

La Sainte-Chapelle, le Louvre, etc. – magnifique, explique le journaliste belgo-américain Luc Sante, mais ça ne fait pas une ville, « tout juste un parc d’attractions ». Une ville n’est pas seulement « du pavé, de la pierre et du mortier – c’est une réunion de fantômes, et sa matière première est la sédimentation du temps », complète Arthur Goldhammer dans Bookforum. C’est cette ville-là – le Paris révolu du XIXe siècle, pauvre, populaire, décati, insolent, alcoolisé, décadent – que Luc Sante entend restituer. Un Paris qui, à la différence de celui des beaux quartiers, n’existe plus dans la pierre, ou si peu ; il ne se survit que dans les textes, les chansons, les photos, les souvenirs. Un matériau suffisamment riche, toutefois, pour que Luc Sante puisse « explorer le bas-ventre de Paris », là où, écrit Molly Haskell dans le New York Times, « le sordide et l’ignoble sont la règle ». Quelques exemples : les réjouissances autour des exécutions (1) ; l’omniprésence des estaminets (jusqu’à huit par bloc de maisons) ; le recyclage universel (des restes dans les gargotes, des croûtons chez les « boulangers de vieux », ...
LE LIVRE
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L’autre Paris  de Luc Sante, Farrar, Straus & Giroux, 2015

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