Le dernier bain de Lénine

Deux ans après la découverte de Toutankhamon, le corps de Lénine était plongé dans un bain savamment dosé de glycérine, d’acétate de potassium, d’eau, de chlore et de quinine. C’était en 1924. Staline et sa cour pétrifiaient alors la révolution en rompant avec la pensée rationnelle pour verser dans le culte des idoles. Un culte que l’URSS allait exporter dans l’ensemble du monde communiste, l’art tragi-comique de l’embaumement compris.

En octobre 1971, une équipe de scientifiques soviétiques survola les environs en flammes de Hanoi. Un couloir de sécurité avait été ménagé pour leur avion de ligne par les Phantom de l’armée américaine, alors en train de dévaster la campagne alentour. Trois jours après leur arrivée dans la capitale du Nord-Vietnam, les chercheurs furent conduits dans la jungle profonde. Là, dans une chaleur tropicale torride, ils découvrirent au bout d’un chemin baptisé « Sentier du coq » la parfaite réplique, en miniature, de leur lieu de travail à Moscou : le mausolée de Lénine sur la place Rouge. À l’intérieur, sous un sarcophage de verre, vêtu d’un costume blanc, le corps embaumé d’Hô Chi Minh, décédé deux ans plus tôt.

Les troupes américaines ne trouvèrent jamais ce site placé sous bonne garde, bien qu’elles aient atterri une fois, ...

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À l’ombre du mausolée de Le dernier bain de Lénine, Solin / Actes Sud

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